Le pouvoir d’évocation de la musique n’est plus à démontrer. Invisible, intangible, la mystérieuse s’insinue pourtant au plus profond de nos cerveaux, agite nos cœurs, bouleverse nos sens. Elle suscite en nous des images inattendues et anime tout un cinéma intérieur. Cet été, le Sion Festival vous invite à ouvrir grand vos oreilles et à laisser voyager vos imaginations au gré d’une programmation dense, et variée. Portraits corrosifs de vrais méchants, élans romantiques et grands sentiments, documentaires lucides et poétiques – la musique épousera tous les possibles. Bienvenue au cinéclub imaginaire du Sion Festival !
Superhéros et grands méchants. Le 21 août, à la Ferme-Asile, le vibrant Klangforum Wien (qui n’en est pas à sa première incursion sédunoise) proposera un programme haut en couleur, mettant en avant des partitions « maléfiques » - comme autant de fascinants portraits musicaux de « grand méchants » : ainsi, les anonymes mais inquiétants « mauvais personnages » sortis de l’imagination noire du compositeur autrichien Bernhard Gander chemineront aux côtés du Diable lui-même, figure centrale de l’Histoire du soldat de Stravinsky. Mais surtout, véritable défilé de tout un panthéon « pop » aussi drôle que féroce, l’étonnant Frankenstein !! de HK Gruber fera circuler avec éclat, en présence du compositeur, quelques superhéros en mauvaise posture (Superman, Batman et Robin) et quelques monstres drolatiques (Dracula, Frankenstein). « Frankenstein is dancing » …
Drames romantiques. Le 27 août, place à la chaleur du violoncelle. Desvioloncelles, faudrait-il d’ailleurs préciser. En effet, les excellentissimes Douze Violoncellistes du Philharmonique de Berlin honoreront la capitale valaisanne de leur présence et offriront un récital panaché, où se glisseront avec délices quelques adaptations de bandes originales célèbres. « Rien n’est plus voluptueusement mélancolique qu’une masse de violoncelles jouant ensemble », écrivait Berlioz dans son Grand Traité d’Instrumentation. Les Douze lui donneront raison, privilégiant des musiques estivales, au romantisme luxuriant. Avis aux cœurs sensibles : Piazzola et Dvorak côtoieront les musiques de Titanicou de Casablanca. « Play it again, Sam » …
Cinéma-réalité. Enfin, c’est un écran réel qui accompagnera la création suisse du nouveau projet de l’infatigable Gidon Kremer, habitué de l’été sédunois. Pour commémorer le centième anniversaire de la naissance de Weinberg, immense compositeur dont le destin tragique traverse le ghetto, la guerre, l’exil, la dictature stalinienne et la prison, un véritable « projet multimédia » a vu le jour. Quelques pages choisies du musicien y dialogueront avec une cantate de son ami de toujours, Chostakovitch. A ces musiques puissantes, emblèmes d’une résistance souterraine, seront adjointes les réalisations vidéo d’un certain nombre d’artistes russes contemporains, tous proches du cinéaste Kirill Serebrennikov qui assure la supervision artistique de la partie visuelle. Le 29 août, à la Ferme-Asile, « Kremer joue Weinberg », et cela nous concerne. Le titre de ce spectacle ? « Chronicle of current events ».
Rien ne vous tente ? Qu’à cela ne tienne : le Sion Festival, ce sont encore bien d’autres concerts, conférences, animations. Retrouvez la programmation dans son intégralité sur notre page internet : www.sion-festival.ch ou suivez-nous sur les réseaux sociaux : insérer lien Facebook, Instagram.
Assurément, l’un de nos rendez-vous sera aussi le vôtre.
Au plaisir de vous croiser cet été ! | 
